Jump to main content

Archives in french

  1. Qu’apelle-t-on produire ?


    Les notions de production et d’industrie ont, contre leurs origines historiques, été confinées dans les deux derniers siècles à ce que l’on appelle le secteur secondaire, le secteur primaire étant, lui, dévolu à la matière dite première et qui regroupe pelle-mêle l’exploitation du vivant sauvage et domestique ainsi que l’extraction minière. Pourtant les fourmis sont bien – plus ou moins – industrieuses, le concept de reproduction est l’un des plus fondamental en biologie et même les processus physiques irréversibles produisent de l’entropie. Le passage à l'échelle de ces différents types de production est néanmoins distinct - et cette question est centrale pour l'industrie. Alors que le champs et les acteurs de l’industrie se reconfigurent tant pour des raisons technologiques « qu’écologiques », il nous semble pertinent de repenser ce que signifie produire à l’aune tant de la physique que de la biologie et de la technologie.

  2. La normativité à l’épreuve de l’Anthropocène


    Si les mouvements environnementalistes des années 1960-70 ont pu susciter une certaine méfiance chez Canguilhem, et si l’écologie scientifique a joué un rôle plutôt marginal dans son œuvre, il a aussi affirmé, dans un entretien de 1995, quelques dizaines de jours avant sa mort, qu’il était indécis, au moment d’entreprendre ses études de doctorat, entre la médecine et la « géographie agricole », c’est-à-dire « ce qui finalement s’appelle maintenant l’écologie ». Cette indication conduit ainsi à s’interroger sur les relations avec l’écologie repérables dans l’ensemble des savoirs mobilisés par Canguilhem, allant de la géographie humaine à la santé environnementale, en passant par l’ergonomie ou l’agronomie. Sous le label assez large de « l’écologie », il s’agit en effet d’examiner l’attention portée par Canguilhem à l’interdépendance entre la société et l’environnement, le vivant et son milieu, le social et le biologique, les techniques et le corps, la santé et les conditions de vie. À partir d’une recognition des implications écologiques de la réflexion de Canguilhem, ce colloque se propose de prendre appui sur ses contributions théoriques pour explorer l’histoire de l’écologie, jusqu’aux débats scientifiques et politiques plus récents. Les différents aspects de l’œuvre de Canguilhem sont ouverts aussi à des lectures critiques. Loin de vouloir proposer une apologie de l’auteur, avec la prétention de pouvoir trouver dans son œuvre tous les instruments et les réponses pour aborder les enjeux épistémologiques et politiques de l’écologie contemporaine, ce colloque entend aussi évaluer les éventuelles tensions entre sa posture philosophique et d’autres perspectives théoriques concernant l’épistémologie des sciences biologiques et médicales, l’histoire des sciences, l’histoire environnementale etc. D’ailleurs, il pourrait aussi être l’occasion pour envisager d’éventuelles interactions entre l’héritage théorique de Canguilhem et d’autres champs de la réflexion écologico-politique contemporaine : les études postcoloniales, l’éco-marxisme, l’écoféminisme, etc.

  3. Systématique et biologie générale: un défi épistémologique


    Si la systématique permet de nommer les êtres vivants que les autres disciplines de la biologie étudient, ce qui implique une dépendance logique, force est de constater que ses concepts sont plus rarement mobilisés. Nous argumenterons que l'une des raisons de cette situation est une contradiction épistémologique profonde entre les raisonnements historiques au coeur de la systématique phylogénétique et les raisonnements relationnels ou synchroniques, que la plupart des autres disciplines de la biologie mobilisent. Autrement dit, les biologistes et écologues décrivent leurs objets par leurs histoires - au moins en partie et parfois implicitement - mais ils sont intéressés à comprendre ce qu'ils font dans une situation donnée. Nous poserons que cette difficulté ne peut être surmontée par un cadre épistémologiquement uniforme. Alors, la biologie demande une épistémologie hybride, articulant raisonnements historiques et raisonnement relationnels ou synchroniques. Clarifier cette situation, présente de fait dans les raisonnements biologiques, et tirer parti de cette épistémologie hybride demande des développements théoriques, épistémologiques et formels.

  4. La recherche contributive: l’expérience de la clinique contributive à saint-Denis

    • M Montévil
      .
    • fr
    • Webconférence Inserm SEDD
    • INSERM - en ligne

    La recherche contributive est une réponse à la disruption technologique développée initialement par Bernard Stiegler et l'association Ars Industrialis passant par une stratégie pour le développement de savoirs pratiques et théoriques. Cette approche a été et est expérimentée à Plaine Commune, notamment dans un travail autour des écrans et de la petite enfance dont les résultats sont prometteurs.

  5. Prendre soin du développement humain : théorie et leçon de l’expérience de Saint-Denis

    • M Montévil
      .
    • fr
    • Des bébés & des Écrans - Doudou versus Écran ?
    • 18ème journée de l'Association Mon Ti Loup - Salle des fêtes Michel Vallery - Abbaye de Montivilliers

    Avec l'accélération des changements technologiques, notamment l'informatique, la société aussi bien que le vivant en général se trouvent brutalement désorganisés. Ainsi le développement des jeunes enfants est abîmé par l'immixtion des écrans, que ceux-ci soient utilisés par les parents ou les enfants eux-même. Pour répondre à cette situation, nous avons expérimenté à Saint-Denis une forme particulière de travail, regroupant chercheurs, professionnels et parents à la croisé du groupe thérapeutique et du groupe de recherche.

  6. Séminaire sur le vivant 2024-2025

    • M Montévil
      M Montévil
      ,
      C Petit
      C Petit
      &
      A Robert
      A Robert
      .
    • fr
    • École Normale Supérieure

    Perpétuant les orientations impulsées par Jean-Jacques Kupiec lors de sa création, le séminaire Cavaillès se donne pour objet l'histoire et la philosophie des sciences du vivant. Une fois par mois un acteur des sciences expérimentales ou humaines est invité à y présenter ses travaux et réflexions. Le séminaire se veut ouvert à toutes et à tous, avec l'objectif de croiser les regards, partager les connaissances et favoriser les échanges sur un large spectre de thématiques et de questions. Il entend être le témoin de la vitalité, l'actualité et la fertilité des recherches en épistémologie historique des sciences biomédicales, ainsi que de leur incidence sur les débats scientifiques contemporains.

  7. IA en recherche


    « Nous pouvons jeter les chiffres dans les plus grandes grappes de calcul que le monde ait jamais connues et laisser les algorithmes statistiques trouver des modèles là où la science ne le peut pas. La corrélation l'emporte sur la causalité, et la science peut progresser même sans modèles cohérents, sans théories unifiées... » Ces quelques mots, c’est le journaliste Chris Anderson qui les écrivait en 2008, il était alors rédacteur en chef du magazine américain Wired, son article faisait écho à l’essor des big data.

  8. Historicité et applications


    L’objectif de cette tempête de cerveaux est de démarrer un processus d’évaluation des technologies modernes qui corresponde aux besoins du monde actuel. Démarrer, cela veut dire aller vers la mise en place éventuelle d’un comité d’évaluation globale à l’ANSES, projet qui commence à prendre forme. Cette « évaluation globale » (ou « systémique », mais ce terme est souvent utilisé pour de la transversalité) ne vise pas à se substituer à l’évaluation classique, analytique, mais à la complémenter et la contextualiser. En schématisant : actuellement, on cherche à savoir si les nouveaux produits mis dans la nature peuvent avoir un effet jugé négatif sur tel ou tel individu ou groupe d’individus. Il est évidemment important de prévoir au mieux des effets cancérigènes, reprotoxiques, allergiques etc. Il est vrai aussi que de plus en plus, des approches plus complexes sont proposées (« Une Seule Santé », évaluation des effets des nouveautés sur les pratiques, agricoles ou industrielles par exemple…). Mais on reste sur l’idée implicite tenace selon laquelle la nature a une résilience infinie et que l’être humain est de droit sur terre, même si, explicitement, on reconnaît le contraire. Or, nous vivons dans des systèmes complexes naturels (adaptatifs) qui ont une organisation. Cette organisation n’est pas la seule possible, mais telle qu’elle est, elle nous permet de vivre dans cemonde- là et cela mérite quelque attention. L’évaluation globale vise donc, non à chercher à prévoir ce qui peut advenir suite à une perturbation liée à l’introduction d’un nouveau produit dans la nature, mais bien plutôt à savoir si telle ou telle technologie peut interférer avec l’organisation des systèmes complexes dont nous dépendons (écosystèmes, sociétés…). Par exemple, si une technologie accélère l’évolution du vivant ou des sociétés, il convient de disposer d’une méthode permettant d’estimer si cette accélération est durable et significative ou non avant de se lancer. La vitesse d’évolution est en effet un caractère fondamental de l’organisation des systèmes complexes naturels. L’approche globale n’est donc pas un frein, mais une nécessité actuelle pour pouvoir continuer à agir sans aller à l’aveuglette titiller ce qui nous permet d’exister en tant qu’espèce. La méthode proposée consiste donc 1) à faire un point aussi large que possible sur ce qui est connu sur les systèmes complexes naturels adaptatifs, et ce dans l’optique d’une évaluation des technologies, afin de comprendre comment les technologies modernes peuvent interférer avec l’organisation de ces systèmes ; 2) de mobiliser des connaissances, y compris des connaissances développées dans un tout autre domaine que celui de l’organisation des systèmes complexes, afin d’enrichir la problématique ; 3) rédiger une première synthèse au bout d’environ six mois, afin de donner matière à l’ANSES pour décider ou non de la mise en place d’une instance d’évaluation globale en son sein. Le colloque veut être un point de départ de ce processus. Après une présentation du projet, nous échangerons librement sur les problématiques et la méthode.

Filter by year to see more archives.