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  1. Inauguration programme interdisciplinaire : Fondations théoriques de la biologie

    • M Montévil
      .
    • fr
    • École Normale Supérieure

    La biologie moléculaire a donné un cadre très fécond pour l’exploration empirique du vivant, mais ses résultats ont aussi et en même temps mis à mal son cadre conceptuel. Pour dépasser ce cadre, un certain nombre d’auteurs soulignent les défis théoriques que comporte la compréhension des êtres vivants dans leur historicité et organicité. Si l’on doit comprendre les êtres vivant comme des organisations biologiques, comment ne pas se perdre dans leur complexité ? Et si leurs régularités sont les résultat d’une histoire et continuent de changer, de produire une histoire, comment les objectiver ? Ces questions sont, nous le pensons, essentielles pour répondre aux défis de ce siècle concernant la santé et la biodiversité et croisent aussi la question de l’encadrement théorique de l’usage des nouvelles technologies dans le travail scientifique. Dans ce contexte, nous inaugurons ici le programme interdisciplinaire : fondations théoriques de la biologie. Notre approche consiste à aborder les questions théoriques en s’appuyant sur la philosophie, notamment l’épistémologie ainsi que la comparaison avec les innovations mais aussi les contraintes théoriques d’autres disciplines, notamment la physique. En s’appuyant sur cette réflexivité, il s’agira à la fois de réinterpréter les pratiques existantes et de développer de nouvelles pratiques et méthodes.

  2. Disruption et normativité du vivant dans l’anthropocène


    En 1943, il y a 80 ans, l’agrégé de philosophie Georges Canguilhem (1904-1995), au terme d’études de médecine entamées en 1936, soutenait une thèse de doctorat en médecine intituléeEssai sur quelques problèmes concernant le normal et le pathologique. Thèse qui demeurait le « plus célèbre » de ses ouvrages. Mais qui a contribué à la « célébrité » de cette thèse en France et au-delà ? Et quels hypothèses et concepts avancés en 1943 par Canguilhem dans cet Essai auraient gardé, 80 ans après, toute leur pertinence sur le plan philosophique, biologique ou médical en 2023 ? Ce colloque commémorant la soutenance de la thèse de doctorat en médecine de Canguilhem réunit plusieurs générations de spécialistes internationaux de l’œuvre de Canguilhem qui, des années 1990 à nos jours, en France et au-delà, se signalèrent par une attention particulière pour les hypothèses et les concepts proposés par Canguilhem dans son Essai sur quelques problèmes concernant le normal et le pathologique de 1943.

  3. Organisation du vivant, organologie des savoirs : Technodiversité, biodiversité, noodiversité : Nouveaux régimes de l’habiter

    • G Longo
      G Longo
      ,
      V Loubière
      V Loubière
      ,
      M Montévil
      M Montévil
      &
      V Puig
      V Puig
      .
    • fr
    • Centre Pompidou

    Pour repenser l’anthropos à lumière de l’entropocène, nous proposons de revenir aux racines philosophiques et historiques ou, en d’autres termes, à une épistémologie historique qui permette d’exercer une critique de l’alliance qui s’est construite, au cours d’un siècle et à partir d’une pensée scientifique emprise de mécanicisme, entre un nouveau scientisme, la technoscience du numérique, et les formes contemporaines de la gouvernance. En s’appuyant sur des notions floues d’information et de programme génétiques, aux conséquences fortes, on a produit une technoscience qui déborde aujourd’hui sur le vivant. Dans le même temps, les développements technologiques issus des révolutions industrielles successives désorganisent profondément le vivant, conduisant à ce qui est couramment appelé la sixième extinction de masse de l’histoire de la Terre, appelant une réforme du rapport entre technologie et vivant. De nombreuses études critiques font état du rôle politique des nouvelles technologies du numérique, dans ses deux développements les plus importants, l’informatique et l’intelligence artificielle, et dans leurs conséquences pour la compréhension du vivant. Les réseaux informatiques permettent une centralisation nouvelle de l’information, voire la gestion des activités humaines par des monopoles privés et par des gouvernements aux ambitions autoritaires croissantes. Des machines nous reconnaissent et nous suivent, proposent des réponses à des questions mal posées, en raison du formatage programmé qui précède et canalise nos pensées, nos actions et nos désirs. Numérique et biologique constituent aujourd’hui le nouveau milieu noétique dont nous devons prendre soin.

  4. Qu’appelle-t-on disruption en biologie?


    Le terme de disruption est utilisé largement en biologie, mais il a été peu théorisé. Qu'est ce qui distingue les disruptions des perturbations ou du concept très générique de "disturbances" en écologie? Nous défendrons l'idée que les disruptions demandent de comprendre le vivant à la fois dans son historicité et de manière systémique. Au cours du temps, notamment évolutif, le vivant se transforme et fait apparaître des traits singuliers, qui sont fonctionnels grâce à leurs singularités. Ceci constitue ce que nous avons appelé par ailleurs l'anti-entropie. Alors le premier type de disruption est la randomisation de cette singularité, conduisant à une perte de viabilité, qu'il s'agit toutefois de définir avec précision. Il y a cependant un deuxième type de disruption. Si le premier type correspond à la perte du résultat de l'histoire constituant une organisation, le deuxième type correspond à la perte de la capacité à produire des nouveautés fonctionnelles. Dans les deux cas, les disruptions sont un aspect essentiellement qualitatif de l’Anthropocène et de ce qui atteint à la fois la biodiversité et la santé humaine.

  5. Technologie et vivant : Disruption et normativité


    Les biologistes décrivent actuellement une multitude de disruptions ayant lieu à tous les niveaux d’organisation du vivant, humains et non-humains. Ces disruptions proviennent principalement des technologies, qu’il s’agisse de la machine thermique issue de la première révolution industrielle, et du changement climatique subséquent, de la chimie avec notamment les perturbateurs endocriniens qui en sont issus, ou du numérique avec l’immixtion des écrans dans la relation parents-jeunes enfants (dans le cas des humains). Les infidélités du milieu ne sont pas étrangères au vivant comme le soulignait Canguilhem, mais la spécificité de ces disruption est leur rythme qui excède les capacité normative du vivant, humain et non-humain, conduisant à une contrepartie biologique de ce que Stiegler appelait la disruption comme régime actuel des sociétés humaines. Nous insisterons sur les conséquences de ces disruptions concernant le développement humain, biologique et psychique, et nous indiquerons des réponses possibles face à ces disruptions.

  6. Vers une nouvelle révolution industrielle ? L’entropie et ses enjeux


    Podcast et retranscription de l’entretien autour du 1er chapitre du livre "Bifurquer", sur les enjeux scientifiques, technologiques et politiques de la notion d'entropie. La discussion a eu lieu entre Bernard Stiegler, Maël Montévil, Marie Chollat-Namy et Victor Chaix, le 1er juillet 2020 - notre dernière rencontre avec le philosophe et fondateur de l'association.

  7. La disruption du vivant dans l’anthropocène


    Les biologistes évoquent souvent la disruption des organisations biologiques ou des écosystèmes. Il s'agit par exemple de la disruption des relations écosystémiques par le changement climatique ou des perturbateurs endocriniens, endocrine disruptors en anglais. La notion de disruption correspond-elle a un phénomène original ? Elle devrait être alors distincte du concept de perturbation tel que développé en physique et utilisé pour analyser toute sorte de système. Nous montrerons comment cette question de la disruption en biologie soulève et demande de traiter des questions fondamentales en biologie théorique et discuterons plusieurs cas.

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