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La médecine au chevet de l’IA médicale : nécessité d’un fondement théorique du vivant pour aborder les nouvelles technologies de manière rationnelle

La médecine au chevet de l’IA médicale : nécessité d’un fondement théorique du vivant pour aborder les nouvelles technologies de manière rationnelle

Cover slide from the talk “La médecine au chevet de l’IA médicale : nécessité d’un fondement théorique du vivant pour aborder les nouvelles technologies de manière rationnelle”

Avec l’arrivée des algorithmes en médecine, il y a deux voies possibles. Certains pensent que l’on peut automatiser l’essentiel de la pratique médicale et dans ce cas le médecin deviendra subordonné à la machine. La médecine par la preuve ouvre déjà cette voie en standardisant la décision médicale, même si cette automatisation ne passe pas par une machine. L’alternative consiste à redonner une centralité à l’analyse du médecin et à subordonner l’automatisation et la modélisation à son regard critique.

Montévil, M., and Nicolas André. 2018. La Médecine Au Chevet de l’IA Médicale : Nécessité d’un Fondement Théorique Du Vivant Pour Aborder Les Nouvelles Technologies de Manière Rationnelle. https://iscpif.fr/evenements/la-medecine-au-chevet-de-lia-medicale-necessite-dun-fondement-theorique-du-vivant-pour-aborder-les-nouvelles-technologies-de-maniere-rationnelle/

La médecine au chevet de l’IA médicale

Nécessité d’un fondement théorique du vivant pour aborder les nouvelles technologies de manière rationnelle

Avec l’arrivée des algorithmes en médecine, il y a deux voies possibles. Certains pensent que l’on peut automatiser l’essentiel de la pratique médicale et dans ce cas le médecin deviendra subordonné à la machine. La médecine par la preuve ouvre déjà cette voie en standardisant la décision médicale, même si cette automatisation ne passe pas par une machine. L’alternative consiste à redonner une centralité à l’analyse du médecin et à subordonner l’automatisation et la modélisation à son regard critique.

La biologie théorique permet de trancher entre ces deux options et nous conduit à promouvoir la seconde. Pour le comprendre on peut introduire brièvement la question des normes biologiques. Avant la théorie de l’évolution, la théologie naturelle posait l’existence d’un ordre naturel dont les normes, statiques, étaient données par Dieu. À l’opposé, la théorie de l’évolution pose que les normes des organismes ne sont pas statiques et changent au cours du temps. Si l’on raisonne avec des normes fixes, comme dans le cadre de la théologie naturelle, les statistiques sont adéquates pour révéler les normes biologiques. À l’opposé, dans le cadre de l’évolution, le vivant se caractérise par la production de nouvelles normes qui demandent à être analysées dans leurs singularités. Alors, il semble bien que l’analyse statistique, y compris dans sa version sophistiquée sous forme d’IA, soit nécessairement incomplète pour l’analyse des organismes vivants et de la diversité de leurs organisations. Les statistiques ne peuvent donc pas remplacer le jugement du médecin confronté à un individu et ses particularités.

Cette brève discussion illustre le fait que l’utilisation rationnelle des moyens numériques ne saurait se passer d’une élaboration théorique en amont. Dans cette rencontre nous allons présenter ces idées et des méthodes pour appréhender les organisations biologiques dans leur complexité.

Programme

  • 8h30-9h00 Accueil des participants

  • 9h00 -10h00
    Approche théorique des organismes pour la médecine
    Maël MONTÉVIL (PhD) IRI

  • 10h00 -10h45
    Représentations graphiques et manipulation des observables théoriques
    Nicolas ANDRÈ CEO Onteis

  • 10h45 – 12h00
    Cas d’application cliniques

    • Dr Lucner DINAS ZAPE cas d’utilisation Psychiatrie
    • Dr Jean Gilbert AHANG cas d’utilisation médecin généraliste
  • 12h00 -12h30
    Discussion

  • 12h30 – 13h00
    Cocktail

Intervenants

Maël Montévil est théoricien de la biologie, travaillant à la croisée de la biologie expérimentale, des mathématiques et de la philosophie des sciences. Il s’intéresse particulièrement aux fondements théoriques de la biologie et au rôle que les mathématiques peuvent y jouer, question qu’il aborde par une comparaison critique avec la situation en physique théorique. Ses travaux comprennent également des recherches empiriques sur la morphogenèse et les perturbateurs endocriniens.

Nicolas André est co-fondateur de la société Onteis qui fournit des outils destinés à manipuler et visualiser des organisations biologiques à partir d’une approche théorique.

Lucner Dinas Zape a soutenu une thèse sur la psychométrie des troubles bipolaires dans laquelle il a contribué à réaliser un logiciel de suivi de l’humeur. Il s’intéresse à l’apport des approches algorithmiques et systémiques dans la prise en charge des patients.

Jean-Gilbert Ahang est un médecin généraliste qui s’appuie sur la connaissance de ses patients pour lier les aspects comportementaux, fonctionnels, morphologiques et cellulaires.