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Évènement : L’anastase de la philosophie

Cover slide from the talk “Évènement : L’anastase de la philosophie”

Quel nouveau départ pour la philosophie ? S'il ne s'agit pas de s'affranchir des travaux antérieurs, ni de suivre la géopolitique restrictive du corpus heideggerien qui contrôle la politique post-décoloniale, comment constituer un nouveau corpus pour la philosophie ? Et quels sont les véritables enjeux de la philosophie au XXIe siècle ?

Dwivedi, Divya, Maël Montévil, and Shaj Mohan. 2021. Évènement : L’anastase de La Philosophie
Program of the event.

Orateurs et enregistrements

Shaj Mohan Shaj Mohan, philosophe basé dans le sous-continent. Il est l'auteur avec Divya Dwivedi du livre "Gandhi and Philosophy: On Theological Anti-politics" (Préface de Jean-Luc Nancy, Bloomsbury Academic, UK, 2019)

Maël Montévil Maël Montévil, philosophe et théoreticien de la biologie. Il est le co-auteur avec Giuseppe Longo de Perspectives on organisms. Il est chargé de recherche au CNRS, Centre Cavaillès, USR3608 – République des Savoirs, ÉNS.

Divya Dwivedi Divya Dwivedi, philosophe et auteur basé en Inde. Elle est professeure associée de philosophie et de littérature, Department of Humanities and Social Sciences, Indian Institute of Technology Delhi.

L'anastase de la philosophie

13h30, 23 Novembre 2021
Amphithéâtre Evariste Galois (plan ci-dessous)
École Normale Supérieure, 45 rue d’Ulm, Paris
Possibilité de suivre l'évènement en visio

Inscription obligatoire auprès de : mael.montevil@gmail.com
‘Passe sanitaire’ demandé
Langue : anglais et français

En juillet 2021, Jean-Luc Nancy lançait un débat en reprenant la question de Heidegger sur la fin de la philosophie et la tâche de la pensée. Si la philosophie n'est pas capable de dépasser la détermination de Heidegger comme métaphysique, elle ne survivra pas longtemps, même comme inanité. Il termine son texte par ces mots :

Ce que Heidegger veut dire par « tâche de la pensée » – en tout cas ce que nous pouvons en indiquer – c’est ceci : allons-nous nous tenir face à l’intenable ? Ou bien allons-nous continuer à nous satisfaire de notre pauvre autonomie philosophique ? Ou bien, pourquoi pas, en finir, ayant apporté la preuve (que personne ne demandait) d’une superbe, majestueuse et foisonnante inanité ?

Dans ce débat, actuellement publié dans Philosophy World Democracy, Divya Dwivedi insiste sur l'idée que la philosophie rencontre une stase à travers son acceptation des versions de la « différence ontico-ontologique » d’Heidegger, derrière laquelle se cache la « différence orientalo-occidentale ». Cette stase découle aussi de ce que Bernard Stiegler a appelé la disruption, dans laquelle les réponses de la société, et en particulier la philosophie et la critique, sont toujours en retard sur les changements technologiques. C'est-à-dire que l'impératif de Stiegler était que nous soyons capables de concevoir un nouvel organon à partir d'une autre fondation afin que la philosophie puisse répondre et construire d'autres mondes. Maël Montévil soutient que l'analyse de cette stase doit aborder la nature de la séparation de la philosophie et de la science. Pour dépasser cette stase, littéralement, pour l'ana-stase de la philosophie, Shaj Mohan propose de partir de « l'expérience obscure », sans la laisser, cette fois, être préemptée par la religion. Une telle ana-stase de la philosophie exigera que nous nous retirions de certaines des intuitions les plus intimes de la pensée heideggerienne et que nous explorions de nouvelles logiques et facultés. Ainsi, l'autre commencement de la philosophie n’a le profil « ni de la métaphysique ni de l'hypophysique », comme Nancy le remarquait dans un texte antérieur.

Quel est ce nouveau départ de la philosophie ? S'il ne s'agit pas de s'affranchir des travaux antérieurs, ni de suivre la géopolitique restrictive du corpus heideggerien qui contrôle la politique post-décoloniale, comment constituer un nouveau corpus pour la philosophie ? Et quels sont les véritables enjeux de la philosophie au XXIe siècle ?

Ce débat est en cours de publication sur https://www.philosophy-world-democracy.org/other-beginning

The anastasis of philosophy

13h30, November 23, 2021
Amphithéâtre Evariste Galois (map below)
École Normale Supérieure, 45 rue d’Ulm
Also by visioconference

Registration required with: mael.montevil@gmail.com
‘Pass sanitaire’ is required
Language : english and french

In July 2021, Jean-Luc Nancy launched a debate by taking up Heidegger's question about the end of philosophy and the task of thought. If philosophy is not able to move beyond Heidegger’s determination of it as metaphysics it will not survive for long as even inanity. He ends his text with these words:

What Heidegger means by "the task of thought" [...] is this: are we going to stand up to the untenable? Or are we going to continue to be satisfied with our poor philosophical autonomy? Or, why not, get it over with, having provided the proof (that nobody asked for) of a superb, majestic and abundant inanity?

In this debate, currently being published in Philosophy World Democracy, Divya Dwivedi insists on the idea that philosophy encounters a stasis through its acceptance of versions of the “ontico-ontological difference” of Heidegger, behind which lies the “oriental-occidental difference”. This stasis also stems from what Bernard Stiegler called disruption, in which society's responses, and in particular philosophy and criticism, always lag behind technological change. That is, the imperative of Stiegler was that we should be able to conceive a new organon from another foundation so that philosophy can respond to and construct other worlds. Maël Montévil contends that the analysis of this stasis must address the nature of the separation of philosophy and science. To come over this stasis or, literally, for the ana-stasis of philosophy, Shaj Mohan proposes to start from “the obscure experience”, without letting it, this time, be pre-empted by religion. Such an ana-stasis of philosophy will require that we retreat from some of the most intimate intuitions of Heideggerian thought and we will have to explore new logics and faculties. Thus, the other beginning of philosophy has the character of “neither metaphysics nor hypophysics” as Nancy remarked in an earlier text.

What is the new beginning for philosophy? If it is not a question of freeing ourselves from previous works, nor of following the geopolitics of the restrictive Heideggerian corpus which controls post-de-colonial politics, how can we constitute a new corpus for philosophy? And what are the real challenges of philosophy in the 21st century?

The debate is published on https://www.philosophy-world-democracy.org/other-beginning

Lieu / Location

Amphithéâtre Evariste Galois, 2ième sous-sol, batiment NIR, École Normale Supérieure, 45 rue d’Ulm, Paris.

Amphithéâtre Evariste Galois