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  1. Anastase de la philosophie, anastase des sciences


    Quel nouveau départ pour la philosophie ? S'il ne s'agit pas de s'affranchir des travaux antérieurs, ni de suivre la géopolitique restrictive du corpus heideggerien qui contrôle la politique post-décoloniale, comment constituer un nouveau corpus pour la philosophie ? Et quels sont les véritables enjeux de la philosophie au XXIe siècle ?

  2. Évènement : L’anastase de la philosophie

    • D Dwivedi
      D Dwivedi
      ,
      M Montévil
      M Montévil
      &
      S Mohan
      S Mohan
      .
    • fr
    • École Normale Supérieure, Paris

    Quel nouveau départ pour la philosophie ? S'il ne s'agit pas de s'affranchir des travaux antérieurs, ni de suivre la géopolitique restrictive du corpus heideggerien qui contrôle la politique post-décoloniale, comment constituer un nouveau corpus pour la philosophie ? Et quels sont les véritables enjeux de la philosophie au XXIe siècle ?

  3. Normativité et infidélités du milieu


    Les concepts de Canguilhem sont très pertinents pour certains débats scientifique et technologiques contemporains, ce qui peut être montré avec le concept de normativité. Ce dernier permet de critiquer l’horizon de la médecine par la preuve, et plus récemment de l'usage des données et de l'apprentissage profond en médecine, bref l'usage de machines statistiques pour le soin médical. De plus ce concept rencontre la question débattue actuellement du rôle des organismes, de la physiologie et du développement, dans l'évolution. Dans la synthèse moderne, les organismes sont d'abord des avatars passifs de leurs génomes, alors que si l'on intègre le concept de normativité, ils possèdent la capacité de générer de nouvelles normes. Cette question est cruciale pour évaluer la réponse du vivant au réchauffement climatique et plus généralement aux bouleversements rapides de l'Anthropocène.

  4. Disruption et combinatoire en biologie


    Les désorganisations du vivant, dues aussi bien au changement climatique qu'aux pollutions chimiques (par les perturbateurs endocriniens), sont souvent décrites en termes de disruption. Pourtant, en biologie, la notion de disruption n'a pas encore été théorisée. Nous pensons que conceptualiser ces disruptions demande d'approfondir l'articulation entre la connaissance de la dimension systémique du vivant et de sa dimension historique. En particulier, en biologie les espaces de configurations possibles apparaissent et changent au cours du temps, mais seulement certaines configurations parmi elles sont viables - ce qui conduit à deux aspects de l'historicité biologique. La disruption serait alors la perte de ces configurations singulières, une forme de randomisation et de désindividuation, conduisant à une perte de viabilité.

  5. Quelle biologie théorique pour penser la (dés)organisation du vivant?


    La biologie théorique est rarement une discipline reconnue et discutée en tant que telle, et il est courant de confondre sa pratique avec la modélisation. Nous resituerons ce domaine dans l'ensemble de la biologie en insistant sur ses spécificités méthodologiques. Nous développerons certaines questions propres à la biologie théorique, notamment des pistes de recherches que nous poursuivons actuellement. Dans un second temps, nous aborderons une application qui est un enjeu majeur dans l'Anthropocène : la théorisation de la notion de disruption, utilisée informellement par de nombreux chercheurs en biologie et en écologie.

  6. Pharmacologie du numérique


    Gérald Moore introduira la séance en présentant le contexte dopaminergique qu’il étudie. Inculquée par l’idéologie de « la guerre contre la drogue », la tendance est actuellement de concevoir l’addiction en terme de pathologie d’un « cerveau malade ». Une reconnaissance approfondie du système dopaminergique de récompense nous permet cependant de comprendre combien les maladies dites « hyperdopaminergjques» contemporaines dont l’addiction proviennent d’une réponse neurologique « rationnelle et adaptative » à nos environnements à la fois stressants et sous-stimulants. Pour atténuer notre consommation excessive du numérique, il faudrait aussi focaliser nos efforts sur l’amélioration des espaces non-numériques - ce qui pourrait également et paradoxalement prendre la forme de leur augmentation numérique. Marie-Claude Bossière présentera ensuite les pathologies observées et discutées dans le contexte de la Clinique Contributive que l’IRI a mis en place en Seine-Saint-Denis pour permettre aux parents de prendre soin collectivement de la surexposition de leurs jeunes enfants aux écrans. Mael Montévil conclura la séance en présentant les dimensions épistémologiques, pharmacologiques et organologiques déterminantes pour prendre soin du numérique.

  7. Comprendre le vivant par analogie avec l’ordinateur ou comprendre l’ordinateur par analogie avec le vivant


    L’analogie entre le vivant et l’ordinateur a été introduite avec circonspection par Schrödinger, et s’est largement propagée depuis, rarement avec un sens technique précis. Les critiques sur cette perspective sont nombreuses. Nous insisterons sur le fait que cette perspective est mobilisée pour justifier ce que l’on peut appeler un « hypermécanicisme » qui est un « hyperréductionisme », par comparaison avec la mécanique classique et plus généralement la physique ou la méthode cartésienne. À l’opposé de la métaphore computationnelle, mais aussi de la réduction aux cadres physiques, nous contribuons à élaborer un cadre épistémologique et théorique pour comprendre le vivant. Dans ce cadre, l’historicité est centrale et les régularités susceptibles de mathématisation sont des contraintes dont l’existence est fondamentalement précaire et historiquement contingente. Nous proposons alors de réinterpréter l’ordinateur, non, plus comme machine de Turing mais comme constitué de contraintes. Ceci permet de comprendre que le calcul au sens de Church-Turing n’est qu’une partie de la détermination théorique de ce qui se passe effectivement dans un ordinateur, lequel se place dans un contexte plus large (utilisateur, ordinateurs en réseau, propriétés du matériel, ...) et dans une historicité technologique tant matérielle que logicielle (qui n’a de sens que dans ce contexte plus large).

  8. Bernard Stiegler et l’entropie


    Le concept d'entropie est difficile. Il a fait l'objet de multiples incompréhensions, en particulier lorsqu'il s'agit de le mobiliser pour comprendre le vivant ou les activités humaines. Conscient de ces difficultés et malgré elles, Bernard Stiegler en a fait un thême central de ses derniers travaux, à la fois pour répondre à la question urgente de l'Anthropocène mais aussi pour développer son oeuvre philosophique. L'enjeu est à la fois d'impulser une appropriation transdisciplinaire de ces questions mais aussi de défendre des positions conceptuellement précises sur l'articulation entre entropie, néguentropie et anti-entropie. En cela, Bernard Stiegler s'inscrit dans la tradition philosophique qui ne se limite pas à l'analyse des discours scientifiques mais qui, en s'appuyant sur les sciences constitutées, élabore et défend de nouvelles perspectives. Nous montrerons que ces perspectives sont susceptibles de développements scientifiques.

  9. Écologie de la conception

    • M Montévil
      M Montévil
      &
      V Petit
      V Petit
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    • fr
    • Séminaire du GIS-UTSH (Unité technologies et sciences de l’Homme)
    • Université Technologique de Compiègne, Paris, France.

  10. Séminaire 2020-2021 : Vie - Numérique - Santé

    • M Montévil
      M Montévil
      &
      G Longo
      G Longo
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    • fr
    • Institut d'Études Avancées de Nantes

    En biologie comme en médecine, le numérique joue depuis longtemps et de façon croissante le rôle d’outil technique, de la preuve statistique aux bases de données massives et à la publication. Comment s'articulent la connaissance du vivant, la pratique du soin et ces nouvelles technologies?